Le 40e salon du Livre annulé, mais pas oublié !
- pierrehyppolite
- 15 mai 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 mai 2021
Alors qu’il devait réunir plus de 160000 visiteurs, 3000 auteurs, représenter 50 pays et être le laboratoire de 250 conférences, débats et 450 stands, le 40e salon du Livre de Paris, qui avait déjà fait l’objet d’une annulation en 2020 et d’un report cette année, l’est de nouveau. Et pour cause, face à la crise sanitaire des derniers mois et compte tenu des mesures encore en vigueur, l’édition 2021 de l’évènement tant attendu ne pourra pas avoir lieu. On ne peut que regretter que ce puit sans fond de découvertes et d’émulation tant littéraires qu’intellectuelles ne puisse nous permettre de célébrer – non sans un fétichisme avoué et revendiqué – cet objet tant chéri de notre culture ; mais nous comprenons que le Syndicat national de l’édition ait décidé qu’il était trop risqué de réunir un si vaste public dans la conjoncture actuelle.
Néanmoins, effectuons un bref retour sur l’histoire de ce salon :
Créé en 1981 par le Syndicat national de l'édition, il est principalement dédié à l’édition contemporaine, ce qui explique qu’il rassemble un si large public. Dans un grand hangar dont l’agencement est pensé en 360°, c’est un véritable festival littéraire dont la programmation exigeante convie des grands noms de la littérature, propose de mettre en valeur les acteurs du livre en puissance et organise sur les différentes scènes mises en place des rendez-vous, des rencontres, des conférences et des débats inédits et spectaculaires afin de ravir les goûts de tous et satisfaire tous les âges.
Mais c’est aussi un évènement éditorialisé qui permet de questionner l’actualité littéraire et éditoriale et d’émettre des réflexions sur le passé et l’avenir de ces deux domaines. Cette année par exemple, l’Association Italiana Editori, Reed Expositions France et le Syndicat national de l’édition avaient signé un accord afin d’accueillir au sein du salon la littérature italienne. Et de fait, cela faisait 20 ans que cette littérature voisine n’avait pas siégé au salon du Livre ! Etonnant ? Pas tellement si l’on considère qu’il doit célébrer la littérature nationale. Néanmoins, rappelons que l’Italie est le deuxième marché pour la traduction de livres français et que la traduction d’ouvrages venus du pays de la Commedia dell’arte ne cesse de s’accroître. Aussi un espace de 600 m2 contenant des livres italiens, français et bilingues avait-il été prévu. De quoi améliorer et consolider les relations entre la France et l’Italie. Un enjeu politique se cacherait-t-il derrière les pages de notre salon national ? L’édition pourrait-elle peser dans les nœuds européens ? Nous vous laissons en débattre.
Revenons aux sujets d’actualité que le salon propose de penser, et notamment à l’épineuse question du prix unique du livre. En cours de questionnement en Italie, le président de l’AIE s’est positionné à l’encontre d’une baisse à 5% du prix de la remise qui est aujourd’hui à 15%. Pourrait-on effectuer un lien entre ce rapprochement littéraire avec l’Italie au sein du salon et cette question plus que brûlante ? Nous vous laissons sur ces éclairs de réflexions. Si le salon du livre est annulé, les enjeux qu’il observe, quant à eux, ne semblent pas condamnés au même sort !
Le salon du livre offre donc l’occasion de découvrir la littérature étrangère, mais aussi de permettre aux différents visiteurs, qu’ils soient de jeunes lecteurs, des plus aguerris, ou des professionnels de l’édition, de prendre connaissance et de mieux comprendre le patrimoine éditorial, littéraire et culturel français et international !
Et si les lecteurs, dont l’appétit de lecture a été renforcé par les différents confinements, sont déçus, qu’ils se consolent ! Ils peuvent accéder à la visite virtuelle du dernier salon sur https://visitevirtuelle2019.livreparis.com/#/aerien/ et se laisser aller à un brin de nostalgie en vagabondant dans les allées de ce hangar fantôme.



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