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Amandine Troutier

Assistante éditoriale chez Librinova

Interview mené par Lucille Sertin, mai 2021

Qui êtes-vous ? Racontez-nous votre parcours.
Actuellement assistante éditoriale chez Librinova, je me suis tout d’abord formée à l’Université Paris-Diderot grâce à la licence de lettres et sciences humaines parcours édition, qui se transforme en licence édition à partir de la L3, puis à l’université Gustave-Eiffel (anciennement Paris-Est Marne-la-Vallée) en suivant le master d’édition livre papier et numérique. Durant mon cursus, j’ai eu l’occasion de m’exercer en tant qu’assistante éditoriale à plusieurs reprises.


D’abord en commençant par un stage spontané, qui n’était pas compris dans ma licence. Je savais d’ores et déjà qu’il fallait être un maximum formé dès ses études pour espérer entrer dans un master spécialisé, et a fortiori en faire son métier au sortir des études. C’était un stage de deux mois aux éditions Turquoise, spécialisées dans les sciences humaines et la littérature turque et française. Cette toute première expérience dans une très petite maison d’édition m’a permis de toucher à tous les aspects de la chaîne du livre et à développer autonomie et force de proposition. Elle m’a, entre autres, également permis de confirmer mon attrait pour ce métier. Par la suite, j’ai suivi un stage de six mois durant ma L3, qui était cette fois compris dans le cursus ; c’est par ce biais que j’ai mis pour la première les pieds chez Librinova, puisqu’elle était mon entreprise d’accueil pour ces six mois. J’ai été immédiatement conquise par la bienveillance et la transparence de l’équipe, mais aussi par son investissement et sa compétence. Il y régnait (et il y règne toujours, aha) une émulation qui m’est nécessaire pour m’épanouir dans mon travail.


L’accompagnement des auteurs était après tout la principale raison de mon appétence pour ce métier. L’année
suivante, j’ai à nouveau poursuivi un stage de six mois dans le cadre de mon master, cette fois chez Scrineo, que j’avais spontanément contacté. Amatrice de young adult et de SFFF, c’était une expérience qui me faisait grandement envie. Malheureusement, je me suis également rendu compte que passer mon temps le nez dans la conception de mes livres préférés rendait leur lecture beaucoup moins divertissante ! La frontière entre vie professionnelle et vie personnelle devenait trop fine dans ce contexte. Pour ma dernière année de master, j’ai donc décidé de faire une année d’alternance chez De Boeck Supérieur, les éditions universitaires d’Albin Michel. Si c’était enrichissant, car c’était la première fois que je me trouvais dans une structure de cette taille, cela n’a pourtant pas répondu à mon désir d’effervescence intellectuelle. Alors que mon master prenait fin, j’ai recontacté Librinova dans l’espoir d’obtenir un poste. Joie et bonheur : ils m’ont offert un CDI ! Après quelques mois à travailler en freelance, j’ai pu prendre mes fonctions à mon poste actuel, où je m’épanouis pleinement.

Pourquoi avez-vous décidé de vous orienter vers les métiers de l’édition ?

J’ai toujours su que je souhaitais travailler avec les livres, avant même d’avoir mon bac en poche, à vrai dire. En seconde, je me suis posée un jour devant mon ordinateur et mes brochures d’orientation et j’ai épluché tous les métiers en rapport avec les livres. J’ai jeté mon dévolu sur l’assistanat d’édition ; et à partir de ce moment-là, je n’ai jamais changé d’avis.

Quelle image avez-vous aujourd’hui des métiers du livre et/ou de la rédaction ?
À peu près la même que lorsque j’ai commencé à m’y intéresser. J’étais prévenue que c’était un secteur bouché et que les salaires n’étaient pas forcément à la hauteur de la quantité de travail exigée. Je sais aujourd’hui que c’est totalement vrai ! Pour autant, une autre chose très vraie est que, si l’on est passionné et déterminé, on parviendra toujours à se faire une place dans ce milieu. La personnalité et l’engagement personnel sont deux facteurs déterminants dans l’embauche du secteur de l’édition. Bien évidemment, il ne faut jamais néglige l’importance de l’expérience, car c’est un milieu extrêmement compétitif. Beaucoup de candidatures, peu d’élus ! Il faut savoir faire ses preuves dès ses premiers pas dans le monde du travail, autrement on risque de ne pas pouvoir s’y accrocher.


Quelle est votre actualité du moment dans vos missions ?
Mes missions sont essentiellement éditoriales (rédaction de quatrième de couverture, de communiqués de presse, de fiches de lecture, préparation de copie et relecture, etc.), comme le prévoit ma fiche de poste initiale. Actuellement, c’est une période très chargée en termes de quantité de tâches, mais j’ai toujours été habituée aux courses contre la montre. Par chance, je suis quelqu’un d’organisé !


Selon votre expérience, quelles sont les compétences qui vous semblent indispensables aujourd’hui pour évoluer dans le milieu de l’édition ?
Dans le secteur éditorial, on ne peut pas négliger l’importance des stages, qui se muent en véritables internats de spécialisation. C’est l’occasion de beaucoup apprendre et de faire ses preuves. Comme je le disais précédemment, le plus important est d’être investi dans son travail. Du reste, les compétences évidentes à avoir (ou à acquérir) lorsque l’on postule dans ce milieu sont la rigueur, l’autonomie et une excellente maîtrise ortho-typographique. La culture et l’aisance relationnelle sont également des prérequis importants, car il est nécessaire d’avoir les connaissances nécessaires au travail d’un texte et de savoir échanger avec les auteurs. Si ce n’est qu’un énième texte pour vous, c’est probablement la prunelle de leurs yeux.


Quels conseils pour les futurs étudiants CORED en recherche de stage ?
La recherche de stage est extrêmement formatrice, il ne faut jamais la négliger. Dans beaucoup de cas, c’est probablement elle qui vous conduira à votre futur emploi (par le biais de l’entreprise choisie ou du bouche-à-oreille). Il est à noter que l’édition est un petit milieu,
tout le monde s’y connaît et échange. Pour maximiser vos chances, je vous conseillerai toujours d’élaborer une lettre de motivation personnalisée pour chaque candidature ; c’est la seule manière de se démarquer des autres (ça, et le fait de se présenter sur place –
ou de téléphoner, par les temps qui courent).

Enfin, quels conseils pour les futurs étudiants intégrant le milieu professionnel à la suite du master ?
Il ne faut jamais hésiter à mobiliser son réseau pour la recherche d’emploi, c’est même l’essentiel ! C’est par ce biais que vous trouverez
le plus facilement un poste. Du reste, il ne faut pas se décourager : si vous avez déjà de l’expérience en poche et des lettres de recommandation de vos précédentes expériences (ou de vos professeurs), vous trouverez !


La freelance est une bonne transition entre la fin des études et votre premier CDI. Elle vous permet de recontacter vos précédents maîtres de stage ou tuteurs d’apprentissage, de faire jouer votre réseau, donc, et de profiter des besoins ponctuels de ceux-ci le temps de trouver un véritable poste. La freelance peut également être une fin en soi, si vous avez un réseau suffisamment solide, avec un fort besoin d’externaliser. Ce dont vous aurez besoin, c’est de courage et de patience !

​Amandine Troutier: Projets

Université Paris Nanterre

UFR PHILLIA

200 avenue de la République
92001 Nanterre Cedex

©2022 par les étudiants du Master HIC CORED Université Paris Nanterre (92)

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